vanessa paradis divinidylleEn dehors des billets concernant mes véritables « coups de cœur » musicaux, je vais essayer également de rédiger quelques articles sur mes albums du moment, ceux que je viens de découvrir ou d’acheter. Premier objet de cette série : « Divinidylle », dernier album en date de Vanessa Paradis.

Lorsque j’aime un artiste musical il m’est souvent facile de dire pour quelles raisons cet artiste me plaît ou me touche. Qualité d’écriture ou de composition, dons de musicien d’exception, maîtrise vocale impressionnante ; lorsque je trouve dans un album deux voire trois de ces caractéristiques, il y a fort à parier que je m’intéresse de très près au chanceux possesseur de ces talents conjugués. De fait, ce filtre personnel possède le mérite de délester d’office mes préférences de la catégorie des simples interprètes. Or toute règle ayant ces exceptions, en particulier grâce à l’excellent album qu’elle a enregistré en 1992 avec Lenny Kravitz, Vanessa Paradis fait partie de ceux qui dérogent à ce principe.

vanessa paradis matthieu chédid

Ni auteur, ni réellement musicienne sur les titres de « Divinidylle », Vanessa se « contente » donc d’y être parfois compositeur et surtout interprète, ce lui ne l’empêche pas de toucher au but, loin s’en faut. Car à défaut de posséder tous ses talents, la Miss possède en elle deux atouts de poids. Premièrement, elle a visiblement un don certain pour s’enrichir, s’imprégner et au final s’approprier les univers artistiques des talentueuses personnes avec lesquelles elle travaille. Car depuis la Vanessa “Gainsbourg” de 1990 jusqu’à cette Vanessa “Chédid” de « Divinidylle » en passant par la Vanessa “Kravitz” de 92, je n’entends finalement pour ma part qu’une seule, unique et grande interprète, comme un caméléon voyageur dans autant d’univers musicaux. Son deuxième atout essentiel réside selon moi dans la chance qu’elle a de dégager quelque chose de singulier, comme un charme indéfinissable, proche d’un certaine aura qui lui permet d’apposer sa marque personnelle sur des chansons écrites et arrangées par d’autres. Car il faut dire qu’entre sa sulfureuse collaboration avec Serge Gainsbourg, sa modeste mais jolie carrière d’actrice, son couple glamour et discret avec Johnny Depp (qui a peint la pochette de l’album) et la relative rareté de ses apparitions télévisées, Vanessa Paradis s’est créé une place à part dans notre paysage artistique, au point d’être parfois élevée au rang d’icône par une partie de la presse et du public français.

A tout juste 35 ans, la demoiselle profite donc de ces belles dispositions pour sortir « Divinidylle », album pop et inspiré. Principalement construit autour des arrangements de Matthieu Chédid, ce disque recèle de pépites écrites ou composées par des talents aussi variés que Thomas Fersen (“Les piles”), Brigitte Fontaine (“Irrésistiblement”), Alain Chamfort (“Junior Suite”), ou encore Chédid lui-même (“Divinydille”). En détaillant un peu les notes du livret, on peut également remarquer la présence du musicien “chédidien” Vincent Ségal, ainsi que la belle association entre les textes de Franck Monnet et les musiques de Vanessa elle-même sur trois titres (dont le sympatique reggae “La Mélodie”). Alternant morceaux pop bien balancés et ballades paisibles, « Divinydille » révèle aussi volontairement une facette inédite du timbre vocal de Vanessa. Plus chaude, plus grave (sur “Chet Baker” par exemple), plus profonde aussi peut-être, la voix de l’ex-lolita de « Joe le Taxi » est bel et bien aujourd’hui celle d’une femme, d’une mère qui s’affirme. En conclusion, ce disque qui tourne sur la platine de la maison depuis quelques jours est tout simplement excellent, et la tournée qui va suivre promet aussi de faire parler d’elle puisque -M- a d’ores et déjà annoncé qu’il serait sur scène sur plusieurs de ces dates.

Site officiel : http://www.vanessaparadis.fr/
Notice Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Vanessa_Paradis

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