Tété, Le Premier Clair De L'Aube

Troisième et dernier volet de cette petite série de billets (que j’ai bien du mal à terminer). S’il est un évènement musical que j’attendais impatiemment début 2010, c’était bien la sortie du quatrième album studio de l’ami Tété. Si “être fan” de quelqu’un n’est plus vraiment dans mes habitudes depuis que je suis sorti de l’adolescence, ceux qui me connaissent un peu ou qui me suivent sur le Net savent que malgré tout, Tété précisément, a une place à part dans mes artistes favoris. Voilà pourquoi j’attendais donc avec impatience et même une certaine inquiétude ce “Premier Clair De L’Aube” annoncé pour ce début d’année.

Avant de l’avoir écouté sur Deezer puis acheté le jour même de sa sortie, ce 4ème album avait été précédé par l’entêtant single “L’Envie Et Le Dédain”. Avec ce style “Tétéïen” reconnaissable entre tous (guitare/voix, rythme sautillant, mélodie imparable et texte ciselé), habilement choisi ce morceau offre l’avantage de ne pas égarer les fans de la 1ère heure et d’ouvrir une petite porte sur des influences blues beaucoup plus marquées sur le reste de l’album. Attirées par ce single alléchant et une promo enfin à la hauteur du talent de Tété, les radios et certaines émissions télés ne s’y trompent pas et dès la sortie du disque, Tété apparaît et chante un petit peu partout. Enfin !

N’y allons pas par quatre chemins, enregistré à Portland “Le Premier Clair De L’Aube” est un sublime album. Sans hésitation le meilleur de Tété. Autant j’avais été un tout petit peu déçu par certains aspects de la production du précédent opus (“Le Sacre Des Lemmings”), en particulier par le fait que la voix était souvent mise en retrait et que la clareté des textes en patissait ; autant sur ce nouveau disque je ne trouve pas grand chose à dire de plus que… “Waouh ! Brrrr… Yeaaaaah !”. Equilibrée, la playlist de l’album navigue fièrement dans des eaux blues/pop plutôt bondissantes si l’on excepte la magnifique ballade “Le Premier Clair De L’Aube” qui donne son nom au disque. Une ambiance globale bougeante taillée pour mettre le feu sur scène bien sûr, et ce n’est pas le concert auquel j’ai assisté en mars dernier à Rennes qui a démenti cette agréable impression. Loin de là, quel concert les amis ! Mais je m’égare… Pour les textes, Tété creuse un peu plus son sillon, essaimant au passage de nouvelles histoires d’amour ( “Le Premier Clair De L’Aube”, “Bye-Bye”), d’amitié (“Le Bal Des Boulets”), un joli portrait (“L’Envie Et Le Dédain”, petite soeur de “Emma Stanton”) et une ironique chronique sociale (“1770″ à mes yeux digne héritière de “La Relance”).

Pour en finir avec “Le Premier Clair De L’Aube”, un dernier petit mot sur les textes superbes et atypiques de Tété, cette façon unique qu’il a de jouer avec la langue française, d’habilement jongler avec la syntaxe et de retomber sur ses pattes, de parfois manier le verbe d’antan et des expressions profondément actuelles et modernes (“Si tu kiffes, c’en dit long / Les fissures, les bubons / Sans rime ni raison“). Un vrai bonheur. Ajouté à tout le reste, c’est-à-dire ce talent pour les mélodies-qui-tuent, cette voix chaude et juste, ce jeu de guitare de folie, ces incommensurables plaisirs qu’il partage avec son public sur scène, et le fait que notre ami Tété semble toujours poser sur le monde un oeil curieux, aiguisé et avide de rencontres, comment oserais-je le nier plus longtemps… Oui je suis fan de Tété !!! :-)

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